jeudi 31 mars 2011

Le 3ème volet, c'est le volet de trop.

Le Parrain 3, Matrix 3, Twilight 3 (Hah non je déconne, ils sont tous pourris, du 1 au 465!), Home Alone 3... Tiens même Speed 2, il est tellement pourri qu'on croirait que c'est un 3ème volet (à méditer) !

Alors forcément, dans une Tunisie où l'art du Taflim est plus ancré culturellement que le machmoum-chahcia qu'on nous rabâche sans cesse dans les campagnes publicitaires pour le tourisme, il est bon de revisiter le Box Office du moment :

Kasbah 1:

C'était l'innovation, le scénario révolutionnaire !
La colère contre le foutage de gueule gouvernemental qui suscita une polémique haute en couleurs (notamment le mauve, mais je dis ça je dis rien): un peuple divisé, affaibli mais qui a su renaître de ses cendres  tout au long de l'intrigue.
Une mise en scène impeccable, des catch-phrases désormais cultes (Qanassa ya Bassassa, et j'en passe et des meilleures), des protagonistes plus réalistes que jamais avec des grèves de la faim réalisées sans doublures ni cascadeurs et une BO riche en émotions !
Comme tout bon film d'auteur qui se respecte, la couverture médiatique qui lui était associée ressemblait en tous points à ta mère lors de ses ébats sexuels avec ton père: absente, mais sachant simuler- dans ce cas-ci, les médias simulaient le "Tounesbikhayrisme" bien entendu.
Boulette sur le couscous, un finish à couper le souffle (si si, le lacrymo pose réellement un problème respiratoire) ! Les spectateurs sont restés sur le cul, et en redemandent !

Kasbah 2:

Séance de rattrappage pour les absents du 1er volet, avec en guest stars certains "méchants" ayant fait leur come-back.
Les héros sont toujours les mêmes avec un plus grand nombre de sympathisants (un peu comme Spiderman après avoir battu le Bouffon Vert et sauvé l'humanité), un scénario tout aussi fort en revendications et en révélations (je dédie le morceau "She likes cookies and cocaine" à une certaine Leila T. qui se reconnaîtra), une BO revisitée, reprise mais tout aussi touchante.
L'appui médiatique fut plus marqué que la 1ere fois, histoire de se racheter une virginité.
Comme tout 2ème volet digne de ce nom, un spectaculaire rassemblement (avec plus de 50 000 figurants*), engendre un dénouement qui s'est fait de façon pacifique, et résolvant ainsi les problèmes du 1er et 2nd (ou du moins en apparence, pour les plus sceptiques).
Néanmoins, le jeu d'acteur de "Majorité Silencieuse" (qui n'était en rien majoritaire) fut très discuté quant au fait qu'ils aient oui ou non couché pour réussir**.

Kasbah 3:

Les scénaristes ayant été changés, beaucoup de non-sens ont été recensés suite au communiqué de leurs revendications, le script poussant ainsi ce 3ème volet dans une catégorie cinématographique tragi-comique. En attendant la version 3D dans les salles, le streaming est déjà proposé (film à gros budget ?). La date de sortie est prévue pour le 1er avril... Nul besoin de faire de vanne à ce sujet, c'est suffisamment explicite.
Ceci dit, je sens que le bêtisier va être tout bonnement exquis !

...

Bon, si ça continue, je vais finir par voter Tarek Mekki -un repère fixe, mais que dis-je, une étoile polaire dans cette scène politique plus dynamique que le jeu des chaises musicales.







*Oui, j'ai bien dit figurants.
** Je propose qu'on fasse un sondage sur MosaiqueFM là dessus.

jeudi 3 mars 2011

Moi aussi, je démissionne du gouvernement provisoire.

En Tunisie, le vide politique sonne creux* … Et ça n’a rien à voir avec la démission de MAM ! Du coup, vu que je suis trop jeune pour gouverner et que la gérontophilie politique c’est pas trop mon truc : dès demain, je m’en vais !

Je m’en vais, certes, mais quitte à partir autant préparer une sortie théâtrale… Et j’avoue que les mises en scène de ces derniers jours m’ont tellement inspirées –d’ailleurs le fait qu’elles soient pile tombées avec les Césars puis les Oscars n’est pas une banale coïncidence- que j’ai du mal à en adopter une !
Entre les manipulations médiatiques, la théorie du complot et les francs-maçons du cœur (oui j’assume ce jeu de mots télévisuel merdique), les nominés sont :


Ghannouchi’s way : Après des cours accélérés en marketing politique et en communication (Jacques Séguéla, si tu nous écoutes !), deux ou trois larmes façon Steevy à l’époque de Loft Story n’ont pas suffit à noyer 11 ans au service du despote. Au summum de ma carrière, alors qu’un pourcentage de l’opinion publique est encore en ma faveur, je me retire en passant pour un Superman au crâne luisant (et sans gomina !) aux yeux des ménagères et en gagnant le cœur des bourges avec cette phrase en français qui sonnerait vachement bien comme titre de biographie « Je ne suis pas l’homme de la répression »** …Et cette manifestation spontanée -qui n’est absolument pas le fruit d’un quelconque message subliminal lors de ma conférence de presse- est l’ultime orgasme de ma carrière d’ex-brimé.

Le Chebbisme, sauce PDPiste : A peine mon fondement d’opposant-caviar posé sur une chaise du gouvernement que j’entame ma campagne électorale. Sans programme électoral ni éthique, je me brûle les ailes en pétant plus haut que mon cul (eh oui, un pet, c’est aussi inflammable qu’un Bouazizi giflé par une policière !) …Forcément, mes doubles discours et ma présence indélébile des médias se retournent contre moi quand le mort-vivant par intérim déclare que les membres du gouvernement provisoire n’auront pas le droit de se présenter aux prochaines élections. Présidentielles, législatives… Qu’importe ! L’homme aussi indigné qu’opportuniste que je suis se retire après avoir baisé la réputation de son parti et le ministère du développement régional et local par la même occasion.

À la manière d’Ahmed Brahim : A bout de souffle après avoir aligné deux mots à la télé, on se demande comment je tiendrai le marathon électoral dans lequel je me suis engagé par soif de pouvoir… Tout aussi opportuniste que mon confrère nouvellement ministre, je n’ai probablement pas eu le meilleur des ministères mais j’ai reçu le même accueil fort en émotion de la part d’une majorité non silencieuse à coups de « digaaage ©». Sur cette note, je me retire également de la scène politique actuelle en accusant le plus naturellement du monde le RCD, l’UGTT et le Front du 14 janvier***… Parce que c’est vendeur, parce que je passe pour une victime, parce que je le vaux bien !

Elyès Jouini, conseiller malgré lui : Surqualifié et sous-payé. J’ai accepté ce poste quand le PM el ma5lou3 me l’a proposé, par souci de patriotisme… Patriotisme qui s’est bizarrement dissipé quand mon embaucheur a démissionné.

Sami Zaoui, le tweeple pas encore sorti de l’œuf : Mon poste au gouvernement était juste un pari fait entre potes sur le nombre de followers que j’aurais sur Twitter avec seulement 57 tweets, en un minimum de temps au gouvernement. Après 3 433 followers, je rentre chez moi.

...

And the winner is… [Suspens aussi insoutenable qu’une course de retraités en défibrillateurs]… Béji Caid-Essebsi dans « Habbét aaléyya Nessma siyéssiya » ! {clap clap clap}

...

Rhô c’est bon je déconne hein.






*Jeu de mots très subtil. Très.
**Même que ça a été fait en une prise, sans effets spéciaux ni prompteur !
***L’excuse facile de l’ennemi commun.